Sorties de la semaine | 15.10.2025


CHIEN 51
Sortie dans les salles de cinéma d'Aigle, La Sarraz, Martigny, Montreux, Monthey, Orbe et Vevey
Quand la justice se perd derrière l’IA...
Un Paris divisé, une intelligence toute-puissante… et une enquête qui pourrait réveiller les certitudes.
Dans un futur proche, Paris est segmenté en trois zones sociales distinctes, surveillées par ALMA, une intelligence artificielle capable de prédire les crimes et de guider les forces de l’ordre. Quand le créateur de cette IA est assassiné, Salia, agente d’élite, et Zem, flic désabusé issu des quartiers les plus défavorisés, sont contraints de collaborer. Ensemble, ils découvriront des failles qui remettent en question tout le système qu’ils servent, et leur propre intégrité.
Chien 51 est réalisé par Cédric Jimenez qui souhaite répondre à une question brûlante : que devient l’institution policière quand elle s’appuie sur un outil sans conscience ? L’œuvre mêle thriller et réflexion sur la technologie, le contrôle et la vulnérabilité humaine.
Le tournage s’est étendue sur plusieurs villes : Marseille, Paris, Bruxelles. Les décors sont pensés pour rendre tangible la ségrégation urbaine ; une scène marquante a été tournée au pont d’Arcole, où est placé un checkpoint central dans ce Paris dystopique. L’équipe a utilisé des lieux réels transformés pour donner ce sentiment de ville sous pression, saturée par la tension sociale.
Le casting est particulièrement fort : Gilles Lellouche prête ses traits à Zem, tandis que Adèle Exarchopoulos incarne Salia. Louis Garrel, Romain Duris et Valeria Bruni Tedeschi complètent l’ensemble, conférant au film une densité de talents. La musique est signée par Guillaume Roussel, qui collabore avec Jimenez depuis plusieurs projets.
À sa présentation à la Mostra de Venise 2025, Chien 51 a été remarqué pour son univers visuel solide, ses émotions tendues et la dualité entre deux personnages opposés. Parmi les critiques, on note la qualité du monde construit, sombre, brutal, crédible, et l’alchimie entre Lellouche et Exarchopoulos, tiraillés entre loyauté, doute et révolte.
Chien 51 est une fable contemporaine dans un futur pas si lointain. Il interroge nos compromis avec le pouvoir, questionne ce que nous accordons à la sécurité, et rappelle que la frontière entre serviteur et surveillant est plus fragile qu’on ne croit.
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LE CHEMIN DE SEL
Sortie dans les salles de cinéma d'Aigle, Martigny, Orbe et Vevey
Marcher pour renaître...
Quand tout s’effondre et que la seule issue devient le chemin.
Inspiré du récit autobiographique de Raynor Winn, Le chemin de sel suit Raynor et son mari Moth, récemment expulsés de leur maison et confrontés à un diagnostic de maladie neurodégénérative. Face à la perte et au désarroi, ils prennent la décision radicale de marcher, 630 miles le long de la côte sud-ouest de l’Angleterre, avec pour guide leur survie émotionnelle et leur soif d’un nouveau commencement.
Le film est dirigé par Marianne Elliott, qui signe ici sa première incursion au cinéma après une carrière dans le théâtre. Choix fort : elle filme les paysages comme des protagonistes, des falaises battues, des paysages escarpés, des océans impitoyables, en résonance avec l’état intérieur des personnages. Le tournage a eu lieu dans les lieux mêmes du périple : Somerset, Devon, Cornwall, Dorset. Cette immersion dans la nature authentifie chaque pas.
Un moment de tournage marquant : Raynor Winn a été invitée sur le plateau pour accompagner Gillian Anderson et Jason Isaacs dans leur préparation. Elle confie avoir éprouvé une « remontée émotionnelle » intense à revivre les émotions de son voyage, entre la douleur, l’humiliation et l’espérance, un témoignage rare de complicité entre sujet et adaptation. L’actrice, elle-même, a avoué être surprise par la force intérieure de Raynor, surtout dans ses silences.
Sur le plan critique, Le chemin de sel est salué pour la beauté de la photographie, la délicatesse des performances, notamment celle de Gillian Anderson, et la justesse avec laquelle elle incarne la résilience sans tomber dans le pathos. L'on retient la poésie du regard porté sur l’effort, la solidarité rencontrée en cours de route, et la foi tenace d’un couple qui refuse l’abandon.
Le chemin de sel n’est pas seulement une marche : c’est une affirmation que même quand tout semble perdu, le chemin vers soi peut renaître de la marche la plus longue.
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A BOUT DE SOUFFLE
Sortie dans les salles de cinéma de Vevey
Quand le cinéma respire autrement.
Le film manifeste qui a bouleversé l’histoire du 7ᵉ art.
Réalisé en 1960 par Jean-Luc Godard, À bout de souffle raconte l’histoire de Michel Poiccard (Jean-Paul Belmondo), petit voleur insolent et désinvolte, qui abat un policier avant de retrouver Patricia Franchini (Jean Seberg), une étudiante américaine vendeuse de journaux. Entre cavale, séduction et trahison, le film devient autant un récit de fuite qu’une réflexion sur la liberté et le désenchantement.
Tourné avec des moyens réduits, souvent en décors réels dans les rues de Paris, le film s’est affranchi des règles classiques du montage. Godard impose ses fameux jump cuts (coupures franches à l’intérieur d’une même scène) qui donnent au récit une énergie nouvelle et imprévisible. Cette audace technique, née aussi de contraintes budgétaires, deviendra une marque esthétique qui influencera durablement le cinéma mondial.
Le tournage fut réalisé en seulement quatre semaines, avec une équipe réduite.
Godard réécrivait souvent les dialogues le matin pour les donner aux acteurs le jour même. Jean Seberg devait ainsi apprendre ses répliques en marchant sur les Champs-Élysées avant de tourner.
Le film a également révélé Jean-Paul Belmondo, qui passa de jeune acteur prometteur à véritable icône.
À sa sortie, À bout de souffle a choqué autant qu’il a enthousiasmé. Certains critiques dénonçaient son côté brouillon et provocateur, d’autres y voyaient une bouffée d’air frais et un geste de rupture salutaire. Aujourd’hui, il est considéré comme un pilier de la Nouvelle Vague française, aux côtés des films de Truffaut, Chabrol et Resnais.
Plus qu’un polar, À bout de souffle est une déclaration d’indépendance artistique. Il a ouvert une brèche qui continue d’inspirer cinéastes et spectateurs : celle d’un cinéma libre, vif, et toujours prêt à surprendre.
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